mardi 10 avril 2018


Petit interlude très sympathique que cette rencontre  entre frères  et échange de souvenirs!


Ah que c’est bon de retrouver un frère quasi disparu !    D’échanger nos points de vue au sujet de la famille.  Un cadet de dix ans ne voit pas exactement pareil que moi qui en avais alors dix-huit.  Il a vu des choses que j’ignorais et vice-et-versa… et que l’adolescent, quelques années plus tard,  ira draguer la belle que je convoitais.  L’aurait-il seulement aperçue ?  Non,  la rivalité !  Suffit de lire de Jean Giono «  Les cavaliers de l’orage » pour comprendre ces petits frères  qui se croient être dans l’ombre de l’aîné et qui oublient qu’un jour leur tour viendra… Que maintenant c’est le cas.  Lui un commerçant bien dans sa peau et moi,  l’artiste en porte-à-faux.  Le voilà supérieur et moi sans plus de sou…ou juste suffisamment  pour ne pas crever de faim.  Il est possible qu’inconsciemment,  plus de trois décennies auparavant,  j’aie fait le vœu de pauvreté suite à un braquage dans notre villa à Rhode-Saint-Genèse:   le soir du lundi 12 juillet 1982, par trois individus armés d’où, d’après l’un de ses inspecteurs, nous étions,  mon épouse et moi des rescapés vivants.  En effet,  j’avais percuté au menton  l’un d’eux pour saisir son pistolet  et j’aurais peut-être réussi si l’un des deux autres n’était pas descendu de l’étage à ce moment là tenant ma femme par les cheveux,  le canon d’un fusil  dans ses reins – le troisième dans mon dos essayait de m’immobiliser bloquant mon bras gauche -.  Celui que j’avais frappé,   se frottant la joue,  les yeux méchants,  je le vois encore le doigt sur la gâchette prêt à me tirer une balle dans la tête  et je lui crie : « -  Mais qu’est-ce que t’aurais fait à ma place ? ….Et miracle, il se mit à réfléchir …et aujourd’hui,  je suis encore en vie pour le raconter.  Oui,  à cet instant précis,  conscient du massacre qui aurait pu se déclencher – et heureux que nos jeunes enfants étaient ce 12 juillet 1982 en vacance à la mer – avoir l’allure d’un richard arrogant,  il n’en était plus question.